Perspective.

Un mot pour nous situer.

Un mot, au cœur des préoccupations artistiques, mais aussi philosophiques.

Un mot dont découle une science : celle permettant de représenter le monde de manière réaliste.

Un mot qui se développe à la Renaissance.

Perspective atmosphérique et mathématique : Perspective de la Renaissance

À ce moment de l’humanité, artistes et commanditaires veulent que ça ait l’air vrai, qu’il y ait du volume, de la profondeur, en somme que la surface peinte donne l’illusion d’une surface en 3D. C’est ainsi que les peintres flamands vont développer la perspective atmosphérique, les italiens se spécialiser dans la perspective mathématique pour finalement atteindre la perfection avec mes deux grands héros, Léonard de Vinci et Michel Ange. Au XVIème siècle, les artistes maîtrisent et jouent avec les deux perspectives pour représenter des scènes d’un réalisme quasi photographique.

Il existe de nombreuses ramifications de la perspective mais, pour simplifier, c’est cette perspective de la Renaissance qui sera LA référence artistique pendant plus de 3 siècles, jusqu’au XIXème.

Au XIXème siècle donc, Edouard Manet reconsidère ce qu’on pense alors être une vérité universelle et commence à déconstruire cette perspective de la Renaissance.

Dans son sillage, Paul Cézanne observe le côté dictatorial de cette perspective : une réalité par le prisme de l’œil d’un artiste, donc unique, un point de vue qu’il impose au spectateur.

Perspective multiple, puis totale

Ainsi donc, Cézanne développe et regroupe plusieurs regards sur une même toile : c’est la naissance de ce que j’appellerai la perspective multiple.

Picasso fera un pas de plus dans cette voie en ajoutant la représentation de ce qui n’est même pas visible. Ce qu’on pourrait appeler la perspective totale.

Perspective immersive

Parallèlement, le peintre néerlandais M. C. Escher propose une perspective impossible : on ne sait plus vraiment dans quel espace on se trouve, une perspective que j’appellerai d’immersive.

Perspective subjective, sélective !

De mon côté, j’ai fait une expérience assez troublante. En promenant mon chien, je rêvassais et regardais le petit ruisseau qui coulait le long du chemin. Je me suis rendue compte que par moments je voyais le reflet du ciel et des arbres sur l’eau tandis que d’autres fois je voyais les feuillages et brindilles qui en tapissaient le lit. En fait, ce qui était incroyable, c’est que je pouvais choisir ce que je voulais voir : le fond ou la surface miroir. C’est aujourd’hui ce que je vous propose, une perspective que j’appellerai subjective, sélective.

 

C’est cette recherche que je vous propose avec mon tableau « Perspective subjective N°1 ».